Semaine de gibier naturel : RCACT et CACT pour Gaïa
Actualité publiée le 09/12/2013
J'avais souvent entendu parler des concours de gibier naturel d'automne mais je n'avais jamais eu l'occasion d'y assister, alors cette année, c'est dit, on va y voir des saint Germain.
Après consultation du calendrier des épreuves, je fixe mon choix sur la première semaine de décembre, car professionnellement pour moi c'est plus calme et d'autre part, je vais retrouver les amis du braque d'Auvergne, du braque hongrois qu'on voit à nos interclubs ainsi que Colette et Patrice, les propriétaires de Douky, l'épagneul français que Manu et Hadrien ont présenté en même temps que Doubaï. Nous avons loué un gîte et chacun se réjouit déjà de cette semaine d'épreuves en toute convivialité.
Colette a d'ailleurs pris un peu d'avance en présentant Douky à Lancôme et en le classant.
Lundi, nous sommes donc à La Ville aux Clercs pour le premier des deux jours sur ces terrains. Doubaï est découplée dans un colza et elle s'installe bien tout en montant en puissance pour aller contrôler les bordures. Relancée de l'autre côté de la route, elle poursuit avec la même application. C'est bien étendu de chaque côté avec une juste profondeur et c'est très chasseur. Tout ce qu'il faut dans ce type de concours. Le temps passe et malgré quelques contrôles, nous ne voyons toujours rien. Parvenue à la fin de la parcelle, elle explore une languette de bois contigue à la culture mais toutjours rien. Le juge me demande alors de redescendre sur l'autre face de ce petit bois et là bingo, 30mètres pklus loin, Doubaï se fige. Elle est bandée comme un arc, mais en la rejoignant, je ressens toute la passion qui l'anime. Je suis encore 5-6 mètres de la chienne quand une poule faisane part comme un boulet de canon, immédiatement suivie par dou-dou ! Un long coup de sifflet ne parvient pas à laramener à la raison et en attendant qu'elle revienne, le juge me dit ses regrets : "elle avait fait tout le boulot et le temps était terminé". A la remise des prix, M. Lassandre dira d'ailleurs ses regrets car ce grand parcours lui aurait assuré le CACT du concours.
Partie remise donc pour Doubaï mais je ne suis pas rassurée car la chienne est chamboulée avec ses chaleurs. Le lendemain, d'ailleurs, elle récidive et met volontairement à l'essor le second oiseau de son parcours. Il faut donc que je révise mes plans et remplacer Doubaï par Gaïa. Organisation et juges sont prévenus pour le 3ème jour.
Fort heureusement, Il y a aussi les bons élèves. Douky, l'épagneul français de Colette Bissières est de ceux-là et sa maitresse n'est pas moins concentrée. Pour leurs débuts dans la discipline, ils ont placé la barre au plus haut niveau au concours ouvert de la Ville aux Clercs. Depuis le début du concours, les chiens ne rencontrent aucune occasion et les parcours ont beau être brillants, dès l'instant que la plaine reste déserte, le meilleur des chiens est aussi le plus malheureux.
Le tour de Douky arrive et le juge lui propose un colza, une grande parcelle de 8O ha ! Qu'importe, Douky a soif de chasse et l'immensité de la plaine ne le rebute pas. Les lacets s'enchainent et le chien ne baisse pas de pied. Loin d'être mécanisée, la quête est intelligente avec des décrochés et des contrôles lorsque la situation l'exige. Plusieurs fois, on y croît mais devant ça piète d'autant plus vite que le biotope le permet facilement.
Mais la hargne de Douky, que rien ne semble pouvoir détourner de son but finit par payer et l'oiseau finit par se faire coincer le bec ! Une poule décolle, Colette tire et Douky la regarde sagement s'éloigner. Mission accomplie, Colette raccroche et peut d'autant plus souffler que le temps est terminé !
A Saint Cyr du Gault, pour la troisième journée, Gaïa, à peine découplée dans un petit bois, travaille un oiseau qu'elle remonte mais qui s'envole avant qu'elle puisse le serrer. Pas grave, dit le juge, nous sommes dans la minute. La cloche repart de plus belle et la chienne montre une belle énergie, se faufille sous les ronciers pour explorer au plus épais du couvert. A mi-parcours, la cloche se ralentit de nouveau, et se tait. La chienne est à l'arrêt. Je fais couler à travers les ronces mais devant ça doit piéter, aussi je raccroche et relance. La chienne repart de plus belle et se ralentit tout aussi vite sur la droite. Mais elle n'a pas le temps d'assurer l'oiseau, qui se sentant éventé préfère s'envoler. Ah, ces diables de coqs sont vraiment très durs à bloquer, comme nous le confirme ensuite le guide local. D'ailleurs, ici, ils chassent en battue avec des petits chiens de terriers qu'ils lâchent dans la traque pendant que les fusils sont postés tout autour de l'enceinte.
Changement de décor le lendemain. Gaïa démarre avec entrain dans un petit bois qu'elle explore avec beaucoup d'avidité. Nous suivons la cloche de gauche à droite jusqu'en limite de perception, mais la chienne revient systématiquement au contact et la robe blanche fend le couvert pour se frayer un passage. Soudain, c'est le silence. Nous remontons là où elle s'est tue et j'aperçois Gaïa à l'arrêt, à gauche, presqu'à la limite de la parcelle. Petit coulé, mais rien ne vole et la chienne reprend sa quête avant que j'ai pu la raccrocher. Encore une quinzaine de mètres et le bois débouche sur un maïs. Nous sommes à plus de 18 minutes et le juge préfère en rester là pour le moment. Il l'a reprendra en fin de concours. Le concurrent suivant fait voler une poule dans la minute, peut-être l'oiseau de Gaïa qui s'était dérobé...
Les concurrents passent et le concours s'achève avec deux chiens en reprise, une braque française et notre braque saint germain.
C'est Gaïa qui démarre, dans un petit bois extremement sale, mais qui recèle toujours des oiseaux, dixit le guide. Sur les conseils du juge, qui avait déjà ce terrain là, la veille, et en connait tous les pièges, Gaïa explore la haie qui borde le bois et la friche, puis nous pénétrons dans le couvert. On n'y voit rien, tellement c'est haut et serré, avec des murailles de ronces. On tend l'oreille et nous suivons la cloche, qui se tait brusquement, là, légèrement sur ma gauche à quelques mètres devant. J'entends un claquement d'ailes et tout aussi vite le juge me crie "tirez". Je m'exécute et le rejoint péniblement dans ces fourrés qui retiennent chaque pas. La chienne attend sagement devant le roncier d'où est parti un faisan. Que d'émotions ! Nous ressortons avec précautions. Ouf, c'est terminé, mais quelle galère ce bois ! Pour une découverte de ce milieu en concours, c'est un baptème du feu !
Le soir, ce sera la réserve de CACT, la différence avec le CACT à la braque française s'étant faite sur la pose d'arrêt du matin. Pour son deuxième parcours, Gaïa vient d'ouvrir son championnat sur gibier naturel.
Pour la dernière partie de cette semaine de concours ouverts sur gibier naturel organisée par Pascal Bouée et son équipe, nous remontons en Eure et Loire. Finalement, le rendez-vous de Saint Denis d'Authou s'est transporté à la fédération des chasseurs du département, à Chenonville.
C'est à une heure de route de notre gîte et en arrivant sur le secteur, nous voyons de nombreux faisans qui picorent dans les blés.
Pascal donne les consignes et chacun suit son juge. Aujourd'hui, je ne suis plus avec M. Haslé mais avec Colette, Gérard, propriétaire de Dino, un braque de weimar et l'équipe des braques d'Auvergne.
Le guide nous emmène du côté de Magny, un secteur bien connu des amateurs de field d'été, mains craint aussi pour ses très nombreux lièvres et chevreuils !
Cette fois pas besoin de cloche, c'est un colza qui nous est proposé.
Un breton ouvre le bal et de la haie qui borde la culture, il s'échappe une vingtaine d'oiseaux. Dino, qui lui succède n'est pas plus chanceux. Au bout d'un lacet à droite, il arrête et respecte un lièvre, et lorsqu'il revient à gauche vers la haie, il se tape dans un faisan, l'esprit très certainement encore tout -trop- préoccupé par l'oreillard !
Gaïa prend la suite et s'installe avec brio dans le colza. C'est grand, bien équilibré et surtout pas trop profond pour ne rien oublier ; à gauche, elle prend soin aussi de bien contrôler cette fameuse haie, qui abrite aussi de nombreux lapins, ainsi qu'en témoigne les crottes bien visibles. Soudain, à droite, la chienne se fige, bien tendue. Je cours la servir et lorsque j'arrive un lièvre quitte son gîte. GaÏa le regarde partir sans broncher tandis que je la raccroche et revient vers le juge. Relancée, elle continue avec brio. Nous traversons une route et elle reprend dans une friche qui borde le Loiret. La chienne met plusieurs coups de nez, contrôle tout, mais ne trouve rien. Le cours d'eau nous empêche de poursuivre, aussi nous revenons à contre-vent de l'autre côté de la haie et la chienne monte prendre son vent pour revenir sur nous en chassant. A 28 minutes et 30 secondes très précisément, nous somme revenus au point de départ et le juge me dit qu'il l'a reprendra en fin de concours.
L'attente reprend avec le suivi des autres parcours. Plusieurs chiens sont très grands mais avec des ouvertures trop importantes et donc du gibier qui part au passage du juge, ou carrement des sorties de main ! Et de faisans en lièvres puis de lièvres en chevreuils, ... la plaine se vide.
Il reste 4 chiens à passer et nous changeons de secteur. C'est aussi un colza autour d'une ferme. Le tour de Douky arrive et le chien s'installe bien. Il respecte un lièvre et reprend son parcours. La quête est bien équilibrée et le rythme est bon, quand devant lui un coq se met à l'essor. Aucune faute de Douky, il n'a pas eu le temps d'assurer l'oiseau que celui-ci a refusé de jouer. Dommage, dira le juge. Pour Colette, c'est cependant une nouvelle avancée car son chien est resté sage derrière le lièvre et ça c'est déjà une sacrée belle victoire quand on a des chiens passionnés et qu'on est un amateur.
Le dernier chien passe et Gaïa est rappelée. Le juge m'explique la situation : des perdrix se sont reposées dans un colza en contrebas de la route entre un bois et les premières maisons de village, mais il peut aussi y avoir du faisan, d'autant que l'endroit est ensoleillé et abrité de par la situation. Un léger souffle arrive de la droite, aussi je me décale et envoie la chienne à gauche. Elle s'élance avec la même avidité et se cale bien. 3-4 lacets et elle se bloque. Je fais couler et raccroche tout aussi vite car rien ne vole. Relancée, la chienne reprend le vent et vient se bloquer à une quarantaine de mètres sur la droite du premier arrêt. Je monte la servir. Elle coule, très tendue. J'y crois, tout comme elle. Juste trois pas et une poule faisane jaillit du couvert, suivie dans la foulée par une seconde, à 4-5 mètres de la première. Je tire. La chienne n'a pas bronché d'un millimètre et je l'a raccroche pour revenir au juge, qui nous donne les résultats sur le terrain : CACT pour Gaïa, 2ème TB pour Eole, la braque d'Auvergne de Philippe qui a du appuyer un peu (mais bon, championne depuis l'avant veille, elle peut se permettre quelques fantaisies avec le réglement) et 3è TB pour son copain, Dali, à l'ami Raymond, qui a plus de 80 ans est l'exemple même de l'amateur passionné, présent à toutes les épreuves au fil des saisons.
En trois présentations, Gaïa a montré qu'elle était tout aussi brillante dans cette discipline. Elle était encore inscrite samedi mais un impératif nous a obligé à renoncer à ce dernier jour de Chenonville. Et puis ça nous donnera aussi l'occasion de revenir l'année prochaine sur ces très beaux, mais très durs et très sélectifs concours de gibier naturel.
A noter, le lendemain, Douky s'est à nouveau classé (4 fois en 8 présentations, ce qui est aussi à souligner) et c'est un 2ème excellent qui est venu récompenser une belle prestation, mais entâchée de plusieurs coups de nez au sol qui le privent de la réserve.
Les fields sont une école d'apprentissage pour les amateurs que nous sommes.
Mais pour chacun d'entre-nous quelle fierté de présenter un chien bien mis, qui garde son dressage tout en étant brillant et nous permet d'être de temps à temps à la remise des prix, que d'émotions lorsqu'on le voit à l'arrêt et qu'on monte le servir, que de bonheur lorsqu'on le point est validé et qu'on le raccroche et pour finir quelle explosion de joie lorsque la trompe retentit et qu'on sait que le soir il sera au classement.
Merci à Manu et à toute son équipe, Pauline, Charly, Mathilde,..., Hadrien bien sûr parti découvrir l'Asie et Sébastien qui assure la préparation et la présentation des continentaux au printemps et en été. C'est grâce à eux que nous pouvons, à notre tour, partager ces moments uniques avec nos compagnons
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Après consultation du calendrier des épreuves, je fixe mon choix sur la première semaine de décembre, car professionnellement pour moi c'est plus calme et d'autre part, je vais retrouver les amis du braque d'Auvergne, du braque hongrois qu'on voit à nos interclubs ainsi que Colette et Patrice, les propriétaires de Douky, l'épagneul français que Manu et Hadrien ont présenté en même temps que Doubaï. Nous avons loué un gîte et chacun se réjouit déjà de cette semaine d'épreuves en toute convivialité.
Colette a d'ailleurs pris un peu d'avance en présentant Douky à Lancôme et en le classant.
Lundi, nous sommes donc à La Ville aux Clercs pour le premier des deux jours sur ces terrains. Doubaï est découplée dans un colza et elle s'installe bien tout en montant en puissance pour aller contrôler les bordures. Relancée de l'autre côté de la route, elle poursuit avec la même application. C'est bien étendu de chaque côté avec une juste profondeur et c'est très chasseur. Tout ce qu'il faut dans ce type de concours. Le temps passe et malgré quelques contrôles, nous ne voyons toujours rien. Parvenue à la fin de la parcelle, elle explore une languette de bois contigue à la culture mais toutjours rien. Le juge me demande alors de redescendre sur l'autre face de ce petit bois et là bingo, 30mètres pklus loin, Doubaï se fige. Elle est bandée comme un arc, mais en la rejoignant, je ressens toute la passion qui l'anime. Je suis encore 5-6 mètres de la chienne quand une poule faisane part comme un boulet de canon, immédiatement suivie par dou-dou ! Un long coup de sifflet ne parvient pas à laramener à la raison et en attendant qu'elle revienne, le juge me dit ses regrets : "elle avait fait tout le boulot et le temps était terminé". A la remise des prix, M. Lassandre dira d'ailleurs ses regrets car ce grand parcours lui aurait assuré le CACT du concours.
Partie remise donc pour Doubaï mais je ne suis pas rassurée car la chienne est chamboulée avec ses chaleurs. Le lendemain, d'ailleurs, elle récidive et met volontairement à l'essor le second oiseau de son parcours. Il faut donc que je révise mes plans et remplacer Doubaï par Gaïa. Organisation et juges sont prévenus pour le 3ème jour.
Fort heureusement, Il y a aussi les bons élèves. Douky, l'épagneul français de Colette Bissières est de ceux-là et sa maitresse n'est pas moins concentrée. Pour leurs débuts dans la discipline, ils ont placé la barre au plus haut niveau au concours ouvert de la Ville aux Clercs. Depuis le début du concours, les chiens ne rencontrent aucune occasion et les parcours ont beau être brillants, dès l'instant que la plaine reste déserte, le meilleur des chiens est aussi le plus malheureux.
Le tour de Douky arrive et le juge lui propose un colza, une grande parcelle de 8O ha ! Qu'importe, Douky a soif de chasse et l'immensité de la plaine ne le rebute pas. Les lacets s'enchainent et le chien ne baisse pas de pied. Loin d'être mécanisée, la quête est intelligente avec des décrochés et des contrôles lorsque la situation l'exige. Plusieurs fois, on y croît mais devant ça piète d'autant plus vite que le biotope le permet facilement.
Mais la hargne de Douky, que rien ne semble pouvoir détourner de son but finit par payer et l'oiseau finit par se faire coincer le bec ! Une poule décolle, Colette tire et Douky la regarde sagement s'éloigner. Mission accomplie, Colette raccroche et peut d'autant plus souffler que le temps est terminé !
A Saint Cyr du Gault, pour la troisième journée, Gaïa, à peine découplée dans un petit bois, travaille un oiseau qu'elle remonte mais qui s'envole avant qu'elle puisse le serrer. Pas grave, dit le juge, nous sommes dans la minute. La cloche repart de plus belle et la chienne montre une belle énergie, se faufille sous les ronciers pour explorer au plus épais du couvert. A mi-parcours, la cloche se ralentit de nouveau, et se tait. La chienne est à l'arrêt. Je fais couler à travers les ronces mais devant ça doit piéter, aussi je raccroche et relance. La chienne repart de plus belle et se ralentit tout aussi vite sur la droite. Mais elle n'a pas le temps d'assurer l'oiseau, qui se sentant éventé préfère s'envoler. Ah, ces diables de coqs sont vraiment très durs à bloquer, comme nous le confirme ensuite le guide local. D'ailleurs, ici, ils chassent en battue avec des petits chiens de terriers qu'ils lâchent dans la traque pendant que les fusils sont postés tout autour de l'enceinte.
Changement de décor le lendemain. Gaïa démarre avec entrain dans un petit bois qu'elle explore avec beaucoup d'avidité. Nous suivons la cloche de gauche à droite jusqu'en limite de perception, mais la chienne revient systématiquement au contact et la robe blanche fend le couvert pour se frayer un passage. Soudain, c'est le silence. Nous remontons là où elle s'est tue et j'aperçois Gaïa à l'arrêt, à gauche, presqu'à la limite de la parcelle. Petit coulé, mais rien ne vole et la chienne reprend sa quête avant que j'ai pu la raccrocher. Encore une quinzaine de mètres et le bois débouche sur un maïs. Nous sommes à plus de 18 minutes et le juge préfère en rester là pour le moment. Il l'a reprendra en fin de concours. Le concurrent suivant fait voler une poule dans la minute, peut-être l'oiseau de Gaïa qui s'était dérobé...
Les concurrents passent et le concours s'achève avec deux chiens en reprise, une braque française et notre braque saint germain.
C'est Gaïa qui démarre, dans un petit bois extremement sale, mais qui recèle toujours des oiseaux, dixit le guide. Sur les conseils du juge, qui avait déjà ce terrain là, la veille, et en connait tous les pièges, Gaïa explore la haie qui borde le bois et la friche, puis nous pénétrons dans le couvert. On n'y voit rien, tellement c'est haut et serré, avec des murailles de ronces. On tend l'oreille et nous suivons la cloche, qui se tait brusquement, là, légèrement sur ma gauche à quelques mètres devant. J'entends un claquement d'ailes et tout aussi vite le juge me crie "tirez". Je m'exécute et le rejoint péniblement dans ces fourrés qui retiennent chaque pas. La chienne attend sagement devant le roncier d'où est parti un faisan. Que d'émotions ! Nous ressortons avec précautions. Ouf, c'est terminé, mais quelle galère ce bois ! Pour une découverte de ce milieu en concours, c'est un baptème du feu !
Le soir, ce sera la réserve de CACT, la différence avec le CACT à la braque française s'étant faite sur la pose d'arrêt du matin. Pour son deuxième parcours, Gaïa vient d'ouvrir son championnat sur gibier naturel.
Pour la dernière partie de cette semaine de concours ouverts sur gibier naturel organisée par Pascal Bouée et son équipe, nous remontons en Eure et Loire. Finalement, le rendez-vous de Saint Denis d'Authou s'est transporté à la fédération des chasseurs du département, à Chenonville.
C'est à une heure de route de notre gîte et en arrivant sur le secteur, nous voyons de nombreux faisans qui picorent dans les blés.
Pascal donne les consignes et chacun suit son juge. Aujourd'hui, je ne suis plus avec M. Haslé mais avec Colette, Gérard, propriétaire de Dino, un braque de weimar et l'équipe des braques d'Auvergne.
Le guide nous emmène du côté de Magny, un secteur bien connu des amateurs de field d'été, mains craint aussi pour ses très nombreux lièvres et chevreuils !
Cette fois pas besoin de cloche, c'est un colza qui nous est proposé.
Un breton ouvre le bal et de la haie qui borde la culture, il s'échappe une vingtaine d'oiseaux. Dino, qui lui succède n'est pas plus chanceux. Au bout d'un lacet à droite, il arrête et respecte un lièvre, et lorsqu'il revient à gauche vers la haie, il se tape dans un faisan, l'esprit très certainement encore tout -trop- préoccupé par l'oreillard !
Gaïa prend la suite et s'installe avec brio dans le colza. C'est grand, bien équilibré et surtout pas trop profond pour ne rien oublier ; à gauche, elle prend soin aussi de bien contrôler cette fameuse haie, qui abrite aussi de nombreux lapins, ainsi qu'en témoigne les crottes bien visibles. Soudain, à droite, la chienne se fige, bien tendue. Je cours la servir et lorsque j'arrive un lièvre quitte son gîte. GaÏa le regarde partir sans broncher tandis que je la raccroche et revient vers le juge. Relancée, elle continue avec brio. Nous traversons une route et elle reprend dans une friche qui borde le Loiret. La chienne met plusieurs coups de nez, contrôle tout, mais ne trouve rien. Le cours d'eau nous empêche de poursuivre, aussi nous revenons à contre-vent de l'autre côté de la haie et la chienne monte prendre son vent pour revenir sur nous en chassant. A 28 minutes et 30 secondes très précisément, nous somme revenus au point de départ et le juge me dit qu'il l'a reprendra en fin de concours.
L'attente reprend avec le suivi des autres parcours. Plusieurs chiens sont très grands mais avec des ouvertures trop importantes et donc du gibier qui part au passage du juge, ou carrement des sorties de main ! Et de faisans en lièvres puis de lièvres en chevreuils, ... la plaine se vide.
Il reste 4 chiens à passer et nous changeons de secteur. C'est aussi un colza autour d'une ferme. Le tour de Douky arrive et le chien s'installe bien. Il respecte un lièvre et reprend son parcours. La quête est bien équilibrée et le rythme est bon, quand devant lui un coq se met à l'essor. Aucune faute de Douky, il n'a pas eu le temps d'assurer l'oiseau que celui-ci a refusé de jouer. Dommage, dira le juge. Pour Colette, c'est cependant une nouvelle avancée car son chien est resté sage derrière le lièvre et ça c'est déjà une sacrée belle victoire quand on a des chiens passionnés et qu'on est un amateur.
Le dernier chien passe et Gaïa est rappelée. Le juge m'explique la situation : des perdrix se sont reposées dans un colza en contrebas de la route entre un bois et les premières maisons de village, mais il peut aussi y avoir du faisan, d'autant que l'endroit est ensoleillé et abrité de par la situation. Un léger souffle arrive de la droite, aussi je me décale et envoie la chienne à gauche. Elle s'élance avec la même avidité et se cale bien. 3-4 lacets et elle se bloque. Je fais couler et raccroche tout aussi vite car rien ne vole. Relancée, la chienne reprend le vent et vient se bloquer à une quarantaine de mètres sur la droite du premier arrêt. Je monte la servir. Elle coule, très tendue. J'y crois, tout comme elle. Juste trois pas et une poule faisane jaillit du couvert, suivie dans la foulée par une seconde, à 4-5 mètres de la première. Je tire. La chienne n'a pas bronché d'un millimètre et je l'a raccroche pour revenir au juge, qui nous donne les résultats sur le terrain : CACT pour Gaïa, 2ème TB pour Eole, la braque d'Auvergne de Philippe qui a du appuyer un peu (mais bon, championne depuis l'avant veille, elle peut se permettre quelques fantaisies avec le réglement) et 3è TB pour son copain, Dali, à l'ami Raymond, qui a plus de 80 ans est l'exemple même de l'amateur passionné, présent à toutes les épreuves au fil des saisons.
En trois présentations, Gaïa a montré qu'elle était tout aussi brillante dans cette discipline. Elle était encore inscrite samedi mais un impératif nous a obligé à renoncer à ce dernier jour de Chenonville. Et puis ça nous donnera aussi l'occasion de revenir l'année prochaine sur ces très beaux, mais très durs et très sélectifs concours de gibier naturel.
A noter, le lendemain, Douky s'est à nouveau classé (4 fois en 8 présentations, ce qui est aussi à souligner) et c'est un 2ème excellent qui est venu récompenser une belle prestation, mais entâchée de plusieurs coups de nez au sol qui le privent de la réserve.
Les fields sont une école d'apprentissage pour les amateurs que nous sommes.
Mais pour chacun d'entre-nous quelle fierté de présenter un chien bien mis, qui garde son dressage tout en étant brillant et nous permet d'être de temps à temps à la remise des prix, que d'émotions lorsqu'on le voit à l'arrêt et qu'on monte le servir, que de bonheur lorsqu'on le point est validé et qu'on le raccroche et pour finir quelle explosion de joie lorsque la trompe retentit et qu'on sait que le soir il sera au classement.
Merci à Manu et à toute son équipe, Pauline, Charly, Mathilde,..., Hadrien bien sûr parti découvrir l'Asie et Sébastien qui assure la préparation et la présentation des continentaux au printemps et en été. C'est grâce à eux que nous pouvons, à notre tour, partager ces moments uniques avec nos compagnons